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9 novembre 2014 7 09 /11 /novembre /2014 14:15

 

Personne n’a la paix

 

 

 

 

 

 

Ces choses-là me feront mourir.

Alejandra Pizarnik

                          

 

 

 

je suis en manteau dans mon lit. mes yeux ne veulent plus rien dire, je ne comprends pas ce que disent mes yeux, mes yeux ne veulent plus rien dire, mes yeux ne me disent rien, j’ai envie de voler une voiture, la peau de mes yeux dit qu’elle ne dit rien, j’ai envie de donner mon sang à quelqu’un qui s’approche, on se pose des questions, je suis en manteau dans la chambre, on se pose des questions, sur les yeux, les yeux ne veulent plus rien dire, est-ce que quelqu’un a une figure, est-ce que quelqu’un n’a pas de figure, est-ce que les figures sont des yeux, quels sont les yeux qui disent rien, les yeux ne me disent rien, on se pose des questions

 

 

 

 

personne, personne qui parle au passé, personne qui parle avec ses mains, avec ses mains, personne qui parle au présent, avec vitalité, au présent, personne qui parle à personne, personne se pose des questions

 

 

 

 

je fais des remarques, on ne comprend pas ce que disent les yeux, je salue le voisinage, j’ai envie de m’enlever les peaux des mains, je cuis les légumes, je connais mon nom, je fais un reportage sur moi à travers un poème que je ne comprends pas

 

 

 

 

si tu veux me regarder, tu peux me regarder

si tu ne veux pas me regarder, tu peux me regarder

si tu veux fermer la porte, tu peux regarder la porte

si tu veux écrire un texte, alors tant pis pour toi

si tu as faim, c’est la merde

c’est la merde et il faut se lever

si tu veux tuer quelqu’un, attends qu’il ne soit pas là

 

 

je viens de penser à tout

 

 

 

je trouve que david lynch ressemble à une dame âgée

je trouve que jean-marie le pen ressemble à une dame âgée

je trouve que jacques roubaud ressemble à une dame âgée

je trouve que bernard tapie ressemble à une dame âgée

je trouve que philippe sollers ressemble à une dame âgée

je trouve qu’alfred hitchcock ressemble à une dame âgée

je trouve que bataille aussi

je trouve que françois hollande commence à ressembler à une dame âgée

je trouve que beaucoup de personnes ressemblent à des dames âgées. c’est comme ça que je vois le monde.

je trouve que tout le monde est vivant

 

 

 

ça ne me dérange pas.

il fait nuit

je trouve que tout le monde est vivant même ceux qui sont morts

ça ne me dérange pas

 

 

 

je trouve qu’il y du monde

je trouve que la terre est en mauvais état

je trouve que l’esprit est normal

je trouve que l’esprit est mauvais

je trouve que tout est rangé

je me vois

je ne me ressemble pas trop

je trouve que c’est comme ça.

on se coupe les cheveux

je trouve que la musique est forte

on se pose des questions

j’écris un poème pour la musique

pour la musique

premier mot pour la musique

premier jour pour la musique.

premier

 

 

 

 

est-ce que le monde va se réchauffer ?

premier jour du réchauffement de l’univers

premier jour du premier jour de la mort de la vie

premier jour du premier jour de la mort dans la vie, premier jour

premier jour du premier jour des hommes

premier animal tué

premier jour pour les animaux accompagnés des hommes. premier animal tué

je suis triste et en forme

 

 

 

 

VOICI LE POEME QUE JECRIS ICI

SIL DISPARAIT CE NEST PAS GRAVE

CE NEST PAS GRAVE DECRIRE DES POEMES

CE NEST PAS GRAVE

SIL DISPARAIT CE NEST PAS GRAVE

SI MES MAINS TOUCHENT LA FIGURE TANT PIS

CE NEST PAS GRAVE ALORS TANT PIS

SI JE TOMBE PAR LA FENETRE ALORS TANT PIS

MON T-SHIRT EST DECHIRE

 

 

 

 

Personne n'a la paix, de Laura Vazquez
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26 octobre 2014 7 26 /10 /octobre /2014 18:14

 

 

 

 

Rétrospective itinérante d’œuvres de César organisée par   

 l’Association Artistique du 17 avril 1996 au 22 mai 1996 au

Baloutchistan.

oppression-concreétion

errance-expansion

 

Habchauki Sonmian SCORPIONLiariUtah1LACHAUV              ESSOURISS

hahGh         illarssallJamaBuvanaL’HOM                         MOISSEAUSaunab

clashirazPhingtajzL’ANTENNENokundiKalandriPETITENANAAUSEX

EFEMININ (censuré)

Duzal PLAQUE       PLATEShakanapalantakKorgianGakiUharrolL’ECORC

HEGreshakChakkuNamachSEI (censuré)ShadiharShirazAgreskhajLAGRANDL

oridanZadBaghawana                             EAILENashduhKohSultanSurajSann

iCOMPRESSIONmichahThalaurNaga

                                             LAPACHOLETTESanarTempleDeraMadazan

 

César exalte avec passion la défaite de la mort sur la vie.

 

 

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18 octobre 2014 6 18 /10 /octobre /2014 17:02

 

 

 

 

 

 

E LA NAVE VA

 

« Va, va, va dit l’oiseau ;  l’espèce humaine ne peut pas supporter                beaucoup de réalité »

 

        T.S ELIOT

 

 

a gémi doucement

         sa main blottie dans la mienne

                  une incroyable tendresse

les femmes pleurent s’arrachent les cheveux

                          se défigurent le visage

poitrine décharnée

                  souffle laborieux chaotique

                  râles déchirants

                          la gorge s’encombre

celui qui attend l’éléphant attend la mort

celui qui attend le buffle attend la mort

ambiance chaleureuse calme

         dégradé tous les jours

le bain

         être touché sans gant

         contact d’une main

 

ça pue la mort les corbeaux sont comme moi

l’odeur de la mort

face à mon corps

la mort n’est pas une ennemie à combattre

                          ne dis pas cela

                                   je vais mourir

un peu de temps à vivre

mort du saumon

ma mort

là-bas on l’empêchera de souffrir

                                   pallium

rêver d’être allongé dans la maison de la grand-mère de bubot

rêver d’être allongé dans la maison de la grand-mère de tauh

la mort qui meure

il regardait son kaposi sans aucun sentiment

         ne pas indisposer par l’odeur

putréfaction

         rencontrer cette humiliation

je ne suis pas très intéressant

un vomissement continuel

                          l’a mis aux abois

venez et recevez la sépulture

caressez le tombeau le monument

mourir vivant n’est que sagesse pure

jeunesse des sidéens

                  libido

qu’on l’écoute

         combien de temps cela va-t-il durer

 

 

orbite funèbre

         du mourant

remercier fréquemment

         annoncer à ses proches qu’on va mourir

vous aussi devez rejoindre

le pays des décharnés

         sans mouvement d’émotion excessif

héroïquement supportées

                  d’horribles souffrances

terrible passage

quitter poliment la scène sociale

la beauté dans sa vie

         suis-je encore aimable

         violence de l’aspect extérieur

les feuilles d’érables se parent de leurs plus belles couleurs

                                                             avant de

d’immenses solitudes d’immenses détresses

ne pas mourir avant de mourir

chaque heure est la pelle chaque moment

qui pour un prix de tourments et de peines

creuse au cœur de ma vie mon monument

négation colère marchandage dépression acceptation

                  quelques heures quelques jours quelques semaines

dire sa lassitude à vivre

ultime consolation-soumission

j’ai regardé les chiens blancs de l’aube

que la mort arrive

que la danse arrive

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24 septembre 2014 3 24 /09 /septembre /2014 18:56

 

 

maintenant dans un certain lieu de la nuit il faut recommencer.

 

 

il faut maintenant, maintenant dans, maintenant, un certain maintenant dans, maintenant maintenant, la nuit dans, la nuit dans maintenant il faut, un certain, un, certain, un lieu, la nuit, un certain lieu, un lieu certain, dans, de dans, il faut maintenant, dans maintenant, dans, il faut un, certain, maintenant recommencer, un certain, recommencer, la nuit, de la nuit il, faut, la nuit, recommencer la nuit, dans un lieu, il faut, maintenant, il faut un lieu, recommencer un, lieu, la nuit, il faut maintenant, dans la nuit il faut, recommencer, la nuit, il faut certain maintenant, il, recommencer dans, de, la, un, il faut, faut, faut, certain lieu il, la nuit, faut, un lieu faut, il, dans, de, la, nuit, recommencer il, dans un, maintenant certain maintenant lieu, la nuit, la nuit, la nuit, la nuit, la, nuit, recommencer la nuit la, nuit la, nuit la, dans, de lieu la, de certain un, lieu, un lieu maintenant un lieu, la nuit lieu, certain, certain, certain de, la nuit, maintenant, certain de la nuit, recommencer, il faut, un lieu certain la, nuit, certain lieu, certain, un certain, lieu certain de la nuit, dans, de dans, de la, nuit dans, la dans, la nuit dans, un certain lieu, certain, recommencer, la nuit, il faut recommencer, il faut la nuit, dans recommencer dans, certain, recommencer dans, recommencer la, certain, la nuit certain, recommencer de, la, maintenant, il faut maintenant, il faut, dans, recommencer la, nuit, dans, il faut maintenant il faut, recommencer, dans recommencer, dans, recommencer dans, recommencer dans, recommencer dans, dans recommencer dans, la nuit, maintenant, il faut, dans, recommencer dans, il faut, maintenant recommencer, un lieu, la nuit, un lieu dans, recommencer, dans, maintenant un lieu, maintenant, maintenant un lieu maintenant, recommencer un lieu, recommencer dans.

 

 

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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 20:24

 

 

ça vous glace vous paralyse ça, vous glace vous, ça vous, terrifie cette vie par intermittences ça, vous, ça le sentiment, de ne jamais être vraiment là, de ne jamais être, vraiment, ça vous glace vous emprisonne, dans vos corps si fermés tellement fermés, vos corps, pleins de chair d’os et d’années lourdes, vos corps vraiment. en vous seulement la langue seulement seulement, la langue seulement, seulement la langue seulement, seulement la, langue seulement seulement, la langue seulement, seulement la langue seulement.

ça (vous)

creuse ça

(vous)

travaille,

cette histoire de résistance et d’obstinations, cette histoire (en) vous travaille, cette histoire, l’obscur, l’attente, ça travaille comme vous, travaillez, à la langue seulement la langue seulement. en vous ça travaille. ces syntaxes qui vous éloignent de vous-mêmes vous, qui éloignent, qui, vous, ces syntaxes, vous-mêmes éloignent qui éloignent ces, vous, vous-mêmes vous, ces syntaxes, éloignent qui ces, syntaxes qui, vous, éloignent, ces syntaxes ces, vous, qui vous-mêmes, ces syntaxes, éloignent. chaque matin un peu plus votre désastre un peu plus votre acharnement, à abandonner toujours abandonner même lorsque vous : persistez, un peu plus. chaque matin ça progresse chaque matin :

seulement la

langue seulement seule

ment la langue seulement seulement la

langue.

 

 

 

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31 août 2014 7 31 /08 /août /2014 11:54

 

 

 

 

LES MAMELLES DE TIRESIAS.

 

« Je me trouve parfois installé devant un miroir ou ailleurs, le torse demi-nu et paré comme une femme de rubans, de colliers faux ; etc. Cela n’a d’ailleurs lieu que quand je

suis seul ».

Président Schreber.

 

 

ne pas me faire couper les cheveux

from the fading light I fly

rise LIKE A PHOENIX

                  deux prothèses testiculaires

out of the asks

deux gros serpents par l’amour unis

TIRESIAS les ayant

mais il me semble que la barbe me pousse

construction d’un pénis lambeau cutané

fourmille d’idées

once  I’m transformed

once I’m reborn

soutiens gorge de ma mère bas nylon

frappé de sa baguette

et soudain ce prodige

d’homme qu’il était devint femme

jouer à la poupée

traiter de tapette

go about your business

débarrassons-nous de nos mamelles

toi pour assumer ton lot, et moi le mien

et conserve ce sexe pendant sept ans

climb ev’ry mountain

                           tona brown mezzo-soprano

                                                      Carnegie Hall

grandes lèvres

         constitution d’une poche scrotale

cherche l’accomplissement dans les boites de nuit

sombre dans  désespoir

                  prostitution

sœurs siamoises

une certaine rigidité obtenue

prothèse incluse

se mêlent aux choristes travestis

je porterai désormais un nom d’homme

                                             tiresias

ONCE I’M TRANSFORMED

ONCE I’M REBORN

coquillage-saucisse

 

 

SOURCES

 

Paroles de la chanson de Conchita Wurst

Article d’Opera-Mundi

Témoignages de transexuel(les)

Article sur la chirurgie de réattribution sexuelle

« Les Mamelles de Tirésias » d’Apollinaire

« Œdipe-Roi » de Sophocle

« Les métamorphoses » d’Ovide

 

 

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23 août 2014 6 23 /08 /août /2014 13:55

 

 

vous vous perdez maintenant et quelque part où votre langue n’a plus lieu, où votre langue vous vous perdez, vous avancez vous, vous perdez, plus rien ici plus rien, vous avancez votre langue maintenant votre langue sans lieu vous : vous perdez, dans ce rien ce jamais. le rien maintenant rien. vous vous perdez. lorsque tout se perd tout rien s’écroule dans votre espace du peu, sous la peau ça langue trébuche, votre espace du peu vous vous perdez encore et encore et. l’espace du peu respirez respirer, maintenant, respirez respirer. sous vos ongles la terre et l’affaissement vous devenez, sous, l’affaissement la terre, et vos ongles devenez, sous, la terre, devenez l’affaissement devenez, vos ongles, sous la terre et, sous la terre vos ongles, devenez, l’affaissement et sous l’affaissement, la terre, vos ongles, sous l’affaissement, vous devenez vous, vos ongles sous, vous devenez sous, la terre l’affaissement, vos ongles, vous, devenez : autrement.

autre

chose.

autres.

vous

autres

devenez :

autrement

que ce qu’ils : voudraient. que vous deveniez. maintenant quelque chose se passe se poursuit. là où la consistance, de vos os sous le sol. dans vos langues seulement vos langues seulement. quelque chose (se) passe. que vous deveniez.

 

 

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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 20:47

 

 

 

il ne vous reste qu’à, reculer, qu’à reculer un peu plus et toujours il ne vous reste qu’à. reculer encore il ne vous reste, qu’à reculer il ne vous reste, et vers la sortie la fin de. il ne vous reste, vers la sortie le dehors de, vous-mêmes à reculer vous la sortie toujours à, fuir, ce qui chaque jour vous rattrape pourtant. à finir sans cesse et sans jamais, il ne vous reste, ce chemin en sens inverse vos, devenir-terre vos, absences lorsque plus rien n’a de sens plus rien, n’a de sens plus rien n’a de, sens, sinon. reculer. reculer encore. reculer fuir. plus rien n’a de : sens. à finir sans cesse vous. vous demandez, quelle pourrait être votre : place. à finir sans cesse

de ne pas

de

ne jamais

ne plus

ne ressasser ni

encore jamais

ne plus ne

pas.

vos langues trébuchent sur vos os empilés vos, os, sur, vos langues, empilés trébuchent vos, langues vos os, sur empilés, trébuchent sur, langues os vos vos langues, os, trébuchent empilés sur trébuchent, vos langues vos os, trébuchent sur, vos langues vos os, empilés sur, trébuchent. il s’agit de le supporter, pourtant.

 

 

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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 10:35

 

 

 

que direz-vous. que direz-vous préciser maintenant, préciser, la marge la limite de vos, préciser maintenant que direz-vous, dans la nuit et le désert vos contours si flous, vos contours si, que direz-vous préciser, lentement. vos contours vos, silhouettes, vos devenirs, à préciser maintenant la, lente avancée du monde vos, contours. au moment où, quelque chose de vous se brise, dans la marge que direz-vous préciser que direz-vous, quelque chose : se brise.

le désert,

le désert et

ses sables.

ce qu’il restera de

vous le

désert. le

désert

et

vos langues de

caillasses.

ce qu’il restera.

lorsque seulement le sol seulement, le sol seulement l’os le, sol seulement l’os et le sol seulement, l’os seulement, l’os, seulement. et la fin de vos corps seulement l’os et le sol, ce qui, tombera, de vos têtes au moment où : la longue lagune à devenir vous espérez, devenir, la lagune la longue langue vous, espérez, la lagune à, devenir la langue la longue vous, espérez, devenir à la langue à la, vous, espérez, devenir : et peut-être espérer maintenant.

 

 

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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 18:20

Le 5 mars 2014, lors de mon intervention à l'Athénée du Luxembourg, les élèves ont accepté de se prêter au jeu des écritures poétiques, avec à la clé une publication sur Tapages. Voici donc certains de leurs travaux, ceux qui m'ont le plus touché, surpris, interrogé. Pour des raisons pratiques, je n'ai pas pu retenir l'ensemble des productions. Le choix a été très difficile, tant les deux classes concernées ont fait preuve d'une réelle créativité, et d'un esprit d'invention. Merci à eux pour ces échos.

 

Yannick Torlini

 

 

 

2012 de Joëlle Payer et Mathilde Van Espen

 

Coeur de Felicia Bremin et Cathy Colling

 

iPhone de Sophie Schroeder et Melinda Soultanova

 

Nakusha de Chloé Seimetz et Natascha Zimmer

 

Problèmes de Lena Debanck et Anouk Ernzer

 

 

(pour agrandir, cliquez sur les images)

Travaux des élèves de l'Athénée du Luxembourg
Travaux des élèves de l'Athénée du Luxembourg
Travaux des élèves de l'Athénée du Luxembourg
Travaux des élèves de l'Athénée du Luxembourg
Travaux des élèves de l'Athénée du Luxembourg
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