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18 octobre 2014 6 18 /10 /octobre /2014 17:02

 

 

 

 

 

 

E LA NAVE VA

 

« Va, va, va dit l’oiseau ;  l’espèce humaine ne peut pas supporter                beaucoup de réalité »

 

        T.S ELIOT

 

 

a gémi doucement

         sa main blottie dans la mienne

                  une incroyable tendresse

les femmes pleurent s’arrachent les cheveux

                          se défigurent le visage

poitrine décharnée

                  souffle laborieux chaotique

                  râles déchirants

                          la gorge s’encombre

celui qui attend l’éléphant attend la mort

celui qui attend le buffle attend la mort

ambiance chaleureuse calme

         dégradé tous les jours

le bain

         être touché sans gant

         contact d’une main

 

ça pue la mort les corbeaux sont comme moi

l’odeur de la mort

face à mon corps

la mort n’est pas une ennemie à combattre

                          ne dis pas cela

                                   je vais mourir

un peu de temps à vivre

mort du saumon

ma mort

là-bas on l’empêchera de souffrir

                                   pallium

rêver d’être allongé dans la maison de la grand-mère de bubot

rêver d’être allongé dans la maison de la grand-mère de tauh

la mort qui meure

il regardait son kaposi sans aucun sentiment

         ne pas indisposer par l’odeur

putréfaction

         rencontrer cette humiliation

je ne suis pas très intéressant

un vomissement continuel

                          l’a mis aux abois

venez et recevez la sépulture

caressez le tombeau le monument

mourir vivant n’est que sagesse pure

jeunesse des sidéens

                  libido

qu’on l’écoute

         combien de temps cela va-t-il durer

 

 

orbite funèbre

         du mourant

remercier fréquemment

         annoncer à ses proches qu’on va mourir

vous aussi devez rejoindre

le pays des décharnés

         sans mouvement d’émotion excessif

héroïquement supportées

                  d’horribles souffrances

terrible passage

quitter poliment la scène sociale

la beauté dans sa vie

         suis-je encore aimable

         violence de l’aspect extérieur

les feuilles d’érables se parent de leurs plus belles couleurs

                                                             avant de

d’immenses solitudes d’immenses détresses

ne pas mourir avant de mourir

chaque heure est la pelle chaque moment

qui pour un prix de tourments et de peines

creuse au cœur de ma vie mon monument

négation colère marchandage dépression acceptation

                  quelques heures quelques jours quelques semaines

dire sa lassitude à vivre

ultime consolation-soumission

j’ai regardé les chiens blancs de l’aube

que la mort arrive

que la danse arrive

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