T
T
Es-tu pratique ? Une abstraction concrétise l’activité d’une vingtième impossibilité
théorique
Je règle l’action d’un abécédaire sur ma mesure expérimentale de vos vingt-six pages
usuelles
Es-tu précis ? Je définis la valeur de mon art avec un nombre inutile à ce vocable
approximatif
Un quatre cent quatre-vingt-seizième entretien glorifie l’exactitude de cette réponse absolue
Es-tu précoce ? J’apprends à devenir moi-même depuis que j’ignore votre abécédaire
enfantin
Je vous réponds avant de savoir lire pour devancer des pages prêtes à questionner une image
Es-tu un précurseur ? Je parle depuis toujours au rythme de ton retard sur un alphabet
éternel
J’accouche avant terme de tes six cent soixante-seize cris si je précède la naissance de ce
mot
Es-tu présomptueux ? Ma parole est une apparence qui te dispense d’être un écrivain
tangible
Je ne possède aucune opinion sur moi-même ni sur vingt-six lettres qui jugent un
analphabète
Es-tu pressé ? Des interlignes s’élèvent au-dessus de l’écriture à la vitesse d’un chiffre
obscur
Je mesure la lumière d’un abcd illisible pour ne plus avoir le temps de vous répondre par
écrit
Es-tu prétentieux ? Ce cinq cent unième artifice outrage la nature d’un dictionnaire
modeste
Un compte à rebours mystérieux renverse des lettres sur un nombre qui efface votre question
Es-tu un prêtre ? Ton ordre hiératique abuse de mes prières adressées à un alphabet
chaotique
Les effets d’une origine rigoureuse réfutent ta dévotion ostentatoire à un entretien
occasionnel
Es-tu prévoyant ? J’anticipe vos cent soixante-treize futures questions avec le passé d’un
abcd
Je survis à ton ordinateur si un cinq cent troisième accident comble l’imagination d’une forme
Es-tu un primitif ? Je numérise vingt-six mots inédits en ponctuant autant de pages
archaïques
Le jeu de mon abécédaire périmé vole au secours de six cent soixante-seize octets
réversibles
Es-tu un prisonnier ? Tu es captif d’un chiffre libre si je formate les évasions d’un
contraste
Un cinq cent cinquième barreau tombe entre les mains d’un clavier irréductible à l’écriture
Es-tu privilégié ? Je suis le seul à savoir comment jouir d’un art réservé à des octets
élitistes
J’ai la chance de parler à vingt-six lettres ordinaires si tu obéis à autant de pages
supérieures
Es-tu prodigue ? Je dilapide un quatrième patrimoine en comptant les mots de ton
dictionnaire
Six cent soixante-seize points d’interrogation gratuits ruinent vos vingt-six pages hypocrites
Es-tu profane ? J’ignore les droits sacrés d’une écriture étrangère à un défilé de lettres
initiées
Vous bravez mon intimité avec l’ignorance scientifique de cette cinq cent huitième mesure
Es-tu prolixe ? Mes vingt-six cris concis assourdissent le babil de ta ponctuation
redondante
Je vois tes questions ennuyeuses à l’aide d’un abécédaire récité par un écrivain analphabète
Es-tu un promeneur ? J’admire cinquante et une interlignes qui décrivent un voyage
invisible
Votre ponctuation solitaire rêve d’être surprise par ma rencontre avec un paysage numérique
Es-tu un prophète ? Je t’annonce ce que tu ignores grâce à une lettre écrite par un
analphabète
Je numérise une ponctuation messianique qui inspire l’exactitude d’un ordinateur sans avenir
Es-tu prosaïque ? Des octets poétiques dérèglent ton abécédaire avec un dictionnaire
grossier
Le témoignage numérique d’un alphabet idéal pagine la déformation de votre entretien banal
Es-tu provençal ? Je bavarde avec un climat qui rafraîchit l’ivresse de cinquante et un
rayons
Je mondialise ce cinq cent treizième mot en blaguant avec la volupté de ta mesure
régionaliste
Es-tu un provocateur ? Un vingtième corps excite ton esprit défié par un alphabet
immatériel
Cinquante et une interlignes vivent en paix sur une couleur qui anime la vérité d’un manque
Es-tu prudent ? Un cinq cent quinzième garde-fou t’invite à risquer ton art sur un autre
mot
Deux majuscules irresponsables interrogent à contretemps la suite logique d’un abc minimal
Es-tu puissant ? L’intensité numérique de l’alphabet m’élève au-dessus d’une réponse
binaire
Une infinité d’octets déborde sur la cinq cent seizième limite de ma quatrième contemplation
Es-tu pur ? Je mélange un nombre avec des lettres afin de corrompre la transparence de
l’air
Je tamise vingt-six détails avant de définir les contradictions d’un écrivain analphabète
parfait
Es-tu quelconque ? Un vingtième ordre qualificatif se révolte contre ton dictionnaire
imparfait
Je numérise une quatrième lettre grâce au retard de ton ordinateur sur un hasart remarquable
Es-tu quelqu’un ? J’identifie vingt-six cartes pour trouver le nom d’un analphabète
clandestin
Six cent soixante-seize territoires dépersonnalisés déportent votre abcd sur un autre
entretien
Es-tu radical ? Je me situe à l’extrémité d’une ponctuation prête à dépasser ce mot
consensuel
Mon rôle consiste à être lu par le jeu d’une image avec cinquante et une interlignes ultimes
-Notes : La lettre D s’intitule
«Entretien ? » car elle contient 676 questions classées dans l’ordre alphabétique.
Les 26 réponses de chaque page sont disposées sur deux lignes soit 52 lignes et 51 interlignes. La pagination
est dédoublée afin de s’accorder aux réponses écrites sur deux lignes. La dernière phrase se termine par des
points de suspension qui annoncent la lettre E.
-Précisions : le vouvoiement et le tutoiement s’alternent à l’envie , parfois dans une seule
phrase. Disparition des majuscules
sur les deux dernières lignes de
la page Z.