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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 22:37

 

 

 

comment c’est rassembler toutes les pièces qui ne tiennent plus ensemble comment c’est s’évertuer à construire d’autres idées de l’individu ici et là dans cette pièce comment c’est s’enfermer pour ne plus assister à ce lent glissement vers l’obscurantisme comment c’est dans tu es là maintenant à vaciller comme toute lumière comment c’est éteindre absolument éteindre les devenirs dans la nuit comment c’est reculer refluer tu es là comment c’est se tenir debout dans les temps à genoux comment c’est comment c’est attendre que quelque chose se détache ou crève tu es là tu es très maintenant là dans cette patience très imbriquée dans toutes les existences comment c’est là maintenant où tu te tiens comme une stèle comment c’est ne plus devenir entre tous les murs du monde tous les échos toutes les nuits comment c’est reculer ici reculer là dans cette histoire de corps toujours comment c’est

 

là où plus rien ne peut t’atteindre maintenant ici où plus rien que le silence de tout ce qui a déserté le silence de tout ce qui s’est effondré ici là où plus rien de l’extérieur plus rien ce murmure du monde qui t’avait pourtant suivi tout au début plus rien de cet avenir qui dans la nuit et quelque part ailleurs a sombré pour ne jamais jamais jamais refaire surface tu es là très là où plus aucune illusion sur ta langue plus aucune attente ton corps et tes maigres chances de faire en sorte que change ce maintenant là plus là tes maigres chances plus aucune idée du pourquoi du comment du comment c’est exister encore si tout s’arrête comment c’est maintenant choisir de ne plus être comment c’est choisir de se tenir là immobile sans rien attendre comment c’est

 

comment c’est exister raconte comment c’est exister quand ça se désagrège comment c’est

 

plus maintenant à faire partie du sol de la terre de la pierre même sous laquelle le temps se repose plus maintenant que tu es là bien là sous cet amas de regrets de solitudes et de jours aussi plus maintenant à regarder s’effondrer ton corps à regarder s’effondrer ce qu’il te reste d’œil au centre de cette pièce et sous l’amoncellement des souvenirs des briques et de ce qui désespère plus maintenant à faire partie de la rumeur du monde du simple bruit d’exister plus maintenant comment c’est plus maintenant à attendre que quelque chose advienne plus maintenant

 

 

 

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