Tapages, c'est les attardés de l'avant-garde. Tapages, c'est du réchauffé, parce que la cuisine c'est pas notre truc. Tapages, c'est ceux qui croient qu'on a encore un corps en état de fonctionner. Tapages, c'est ceux qui pensent que le poème est un corps en action.
où irons-nous, où irons-nous ici, lorsqu’il n’y aura plus même de lieux lorsque, la terre sous nos pieds la terre s’affaissera ici, où irons-nous ici. cette enclave de la langue sans langue quelque chose se brise, que serons-nous, qui serons-nous à l’instant...
ça vous glace vous paralyse ça, vous glace vous, ça vous, terrifie cette vie par intermittences ça, vous, ça le sentiment, de ne jamais être vraiment là, de ne jamais être, vraiment, ça vous glace vous emprisonne, dans vos corps si fermés tellement fermés,...
lorsqu’il n’y aura plus rien à dire. lorsque tout et plus rien. que ferez-vous que direz-vous. lorsqu’il n’y aura plus rien, que direz-vous plus rien. lorsqu’il n’y aura plus rien à dire lorsqu’il faudra abandonner le terrain au silence, abandonner le...
E LA NAVE VA « Va, va, va dit l’oiseau ; l’espèce humaine ne peut pas supporter beaucoup de réalité » T.S ELIOT a gémi doucement sa main blottie dans la mienne une incroyable tendresse les femmes pleurent s’arrachent les cheveux se défigurent le visage...
Philippe Jaffeux vient de publier Courants blanc, aux éditions L’Atelier de l’agneau. Toujours dans la lignée de son Alphabet, sa somme poétique et cosmogonique autour du travail de la lettre, Courants blanc reste très marqué par le style percutant et...
ta langue dans sa dispersion ta langue maintenant très maintenant ta langue voudrait encore quelque part par-delà la langue et l’os et la pierre et les murs et les tendons et l’attente et l’espoir et ta langue voudrait maintenant oui très maintenant ici...
Chut Dis pas pas là pas pas là pas pas là arrête dis croire croire et rêve rêve et faire faire arrête arrête l’obsession dire que rien ne dit et fait arrête la boucle dans la tête la cure de toi arrête de penser que faire arrête d’être là pas à pas là...
Nous avons un matin décidé un matin, de ne plus ne jamais ne, un matin ne, trimer jamais seulement détruire les murs, gratter la pierre, gratter, avec nos mains seulement, puis nos ongles, puis l’os, lorsque la chair aura abandonné seulement. Nous avons...
distille Je ne digère pas, je distille. Le temps vole en fumée, se condense en gouttelettes sur vos portraits remisés. J’éponge, presse, recommence. La flamme change de feu, son âme passe du jaune au bleu à l’ardeur blême de la fournaise, j’inhale les...
Nous signalons une lecture de Yannick Torlini, le 19 octobre à 14h30 à Pau, à l'occasion du festival Le Grain de la Voix. Des extraits de Camar(a)de, à paraître en avril 2014 aux éditions Isabelle Sauvage, y seront lus par l'auteur. Venez nombreux/ses....
Ne pas ouvrir les yeux ne pas, car c’est par le regard par le vide qu’il s’agit : de s’échapper échapper, de ne pas, là où les perspectives changent s’inversent (ne pas ouvrir) comme la pierre, de ne pas les dents qui enserrent c’est par les yeux que....
[ les insectes ; les dents ] au fond de cette nuit et des cages dans lesquelles nos silences nos obscurités grattent au fond de cette nuit nous n’avons pas eu peur lorsque l’ombre la densité et les insectes dans les mots lorsque nous n’avons pas eu peur...
camarade, ce sol que tu travailles un jour te travaillera au silence des merles, l’écorce brisure répandra ta force plus loin que le manche de l’outil répand : tu te disperses (disperseras), à la muqueuse fatigue qui chaque jour disloque disperse (dispersera)....
dans ce creux du sensible ici où les siècles et des souffles se taisent ici dans ce creux et les jours où quelque chose de toi s’est arrêté dans ce creux du vide cette ornière de l’existence tu es là très ici très arrêté atterré dans ton corps en miettes...
LES MAMELLES DE TIRESIAS. « Je me trouve parfois installé devant un miroir ou ailleurs, le torse demi-nu et paré comme une femme de rubans, de colliers faux ; etc. Cela n’a d’ailleurs lieu que quand je suis seul ». Président Schreber. ne pas me faire...
comment c’est rassembler toutes les pièces qui ne tiennent plus ensemble comment c’est s’évertuer à construire d’autres idées de l’individu ici et là dans cette pièce comment c’est s’enfermer pour ne plus assister à ce lent glissement vers l’obscurantisme...
Comme les murs la lézarde nos visages : burinés. Nos visages : le corps plus désastre le mortier encore, cette délimitation du vivre plus désastre plus respirer. Comme les murs les visages : et les frontières les nuits. Nous avons fui un matin pour seulement...
Comme les murs la lézarde nos visages : burinés. Nos visages : le corps plus désastre le mortier encore, cette délimitation du vivre plus désastre plus respirer. Comme les murs les visages : et les frontières les nuits. Nous avons fui un matin pour seulement...
il ne s’est plus rien passé plus rien au silence plus un matin plus rien au silence passé la nuit et tant d’autres tant d’heures tant de la nuit lorsque la gorge a éclaté lorsque tant de se sont au silence et la gorge tant de tant d’autres plus rien il...
Nous avons fui nous avons la lumière laissé passer, respiré étouffé la lumière comment, lorsque plus rien ne parle et la lumière et du soir au matin et bien moins que la brèche, refermée. Nous avons couru loin et l’espoir lorsque nous avons fui l’espoir,...
il y a quelque chose qui pue dans ce monde. là où l’on n’attendait plus rien, ou peut-être seulement le silence et le vide, dans ce monde, seulement le désastre contenu et accepté, comme cloîtré entre quatre murs. quelque chose qui était pourtant fort...
Lorsque la fin, lorsqu’à la fin. Lorsque ça a commencé lorsque, la fin. Nous nous sommes échappés lorsque, nous nous sommes nous avons, l’attente marché le désastre brisé nous nous sommes. Lorsque la sclérose du jour aperçus l’attente le désastre, que...
nous avons marché et trouvé un équilibre pour ne pas tomber et nous avons marché et marché et marché et la langue et le calcaire la pierre déjà nos dents et nos côtes les cages de l’asphyxie nos vertèbres nos prisons nous avons marché et que nous est-il...
Du dehors toujours, nous n’avons rien su plus rien su, ni des murs ni de l’os qui. Du dehors constitue cette autre cage plus rien celle où la peau, et le vent ni. Nous avons fui et plus avant que le corps sans jamais nous retourner ni : voir. Puisque...