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Tapages, c'est les attardés de l'avant-garde. Tapages, c'est du réchauffé, parce que la cuisine c'est pas notre truc. Tapages, c'est ceux qui croient qu'on a encore un corps en état de fonctionner. Tapages, c'est ceux qui pensent que le poème est un corps en action.

S'échapper échapper (2), de Yannick Torlini

Nous avons un matin décidé un matin, de ne plus ne jamais ne, un matin ne, trimer jamais seulement détruire les murs, gratter la pierre, gratter, avec nos mains seulement, puis nos ongles, puis l’os, lorsque la chair aura abandonné seulement. Nous avons un matin jusqu’au soir : nos corps : effrité décidé de fuir, effriter ne jamais revenir, sur nos têtes un autre ciel une autre, façon d’étouffer un autre, enfermement sans visage mais où la lumière. Nous avons décidé, fui, décidé, saigné pour : s’échapper échapper ne plus être ne plus : nos propres gardiens, sentinelles, matons, barbelés. Ne plus être continuer discontinuer, il a fallu partir tout quitter ne jamais jamais jamais se retourner : nos côtes n’attendaient que le souffle pour fuir, nos côtes là où la pierre, ne s’imbrique jamais dans une autre pierre nous avons échappé : la lumière, le sang, la parole. Lorsque c’est près de tout perdre, tout, et qu’avons-nous sinon rien emporté rien, pas même le regard de la sentinelle, le froid des barreaux, le sourire des camarades.

 

 

 

Nous avons un matin décidé un matin, de ne plus ne jamais ne, un matin ne, trimer jamais seulement détruire les murs, gratter la pierre, gratter, avec nos mains seulement, puis nos ongles, puis l’os, lorsque la chair aura abandonné seulement. Nous avons un matin jusqu’au soir : nos corps : effrité décidé de fuir, effriter ne jamais revenir, sur nos têtes un autre ciel une autre, façon d’étouffer un autre, enfermement sans visage mais où la lumière. Nous avons décidé, fui, décidé, saigné pour : s’échapper échapper ne plus être ne plus : nos propres gardiens, sentinelles, matons, barbelés. Ne plus être continuer discontinuer, il a fallu partir tout quitter ne jamais jamais jamais se retourner : nos côtes n’attendaient que le souffle pour fuir, nos côtes là où la pierre, ne s’imbrique jamais dans une autre pierre nous avons échappé : la lumière, le sang, la parole. Lorsque c’est près de tout perdre, tout, et qu’avons-nous sinon rien emporté rien, pas même le regard de la sentinelle, le froid des barreaux, le sourire des camarades.

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