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Tapages, c'est les attardés de l'avant-garde. Tapages, c'est du réchauffé, parce que la cuisine c'est pas notre truc. Tapages, c'est ceux qui croient qu'on a encore un corps en état de fonctionner. Tapages, c'est ceux qui pensent que le poème est un corps en action.

Plus rien, de Yannick Torlini

 

il ne s’est plus rien
passé plus rien
au silence
plus
un matin plus rien
au silence
passé
la nuit et tant d’autres
tant d’heures
tant de
la nuit

 

 

 

 

lorsque la gorge a éclaté
lorsque
tant de se sont
au silence
et la gorge
tant de
tant d’autres
plus rien il
ne s’est plus
rien passé
lorsque
la pensée et les machines
tant et plus rien
à devenir creux et
plus
vides plus
se sont arrêtées
lorsque

 

 

 

rien à devenir
rien
creux nos os creux
et résonner là où
se sont arrêtées les
machines les
un matin
entrechoqués
nos os
plus rien creux
nous n’entendions
plus rien
sinon les pierres
se fendre sur le chemin
les pierres
se fendre
sur le chemin
nous
n’entendions
les pierres

 

 

 

plus rien sinon tout
ce qui un jour
un jour
un jour
s’était tu s’était
tué absenté plus
vide plus rien
un jour
la pensée les machines
nos os creux dans
les temps les tempes
répétés plus rien
il ne s’était
plus
rien
passé

 

 

 

ni la déchirure
ce que le muscle
souffre tandis que
au silence
à l’impatience
ni dehors la langue
ni
le désespoir nie
le temps qui racle
la pierre toujours la
racine
la dé
chir
ure
ce reste de peau
dans plus rien
et jamais
et jamais
et jamais

 

 

 

comme si rien
et plus rien
n’avait jamais
commencé n’avait
comme si
rien et plus rien
commencé
jamais
ici
commencé
quelque chose
lentement s’est
déplacé

 

 

 

comme la gangue
et
plus rien comme
la gangue
la terre comme
quelque part
la boue
dans la bouche
rien
de l’os et
la chair restait plus
rien l’os la
chair
restait plus
quelque part
ni les gestes ni
la simple idée
de n’être
plus rien
il ne restait
la peau
plus
rien naître
rien crever
la peau
plus
l’idée plus

 

 

 

 

rien d’autre
ce qui
se dit lire lier
lierre re
lier encore
ce qui se dit
ce rien à l’autre
jamais plus
dans les creux
et le plein
si le silence
et la nuit
dans nos yeux
au loin ou
quelque part
un coin
rien et
plus

 

 

 

si la nuit si
ce vide encore si
la nuit se vide
dans nos poumons si
loin du corps la
nuit et l’
étouffement où
plus rien
nos poumons
la nuit
sinon
un jour
et un jour
et un jour encore
peut-être creuser
s’enterrer dans
la lumière à venir si
creuser crever
la nuit dans
le jour et plus
rien espérer plus
rien
si

 

 

 

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Commenter cet article
L
quelquefois même si tout et ce rien, il est bon de dire que, voila, c'était ... jouissif à lire, à dire. Ce rien là s'écoute s'écoule avec attention ... Merci
Répondre