Tapages, c'est les attardés de l'avant-garde. Tapages, c'est du réchauffé, parce que la cuisine c'est pas notre truc. Tapages, c'est ceux qui croient qu'on a encore un corps en état de fonctionner. Tapages, c'est ceux qui pensent que le poème est un corps en action.
C’est ainsi que nous crevons, peu à peu : mains fermées, yeux vitreux, bouche ouverte, une pissotière à la place de la poitrine.
Dehors la rumeur des voitures ne faiblit pas.
Dehors un semblant de vie persiste faible. Si seulement. On erre nos fantômes entre des murs fissurés. On ne sort pas, plus. On n’en a pas la force.
Chaque nuit s’abat lourde comme une paupière. Ça passe interminable, à se taper la tête par terre.
Sans rien dire, le corps arc-bouté, un pont entre cet intérieur et le prisme de la fenêtre.
Tout ça un jeu de lumière.
***
Nous croirons au vide, à l’absence, à la faiblesse, à la lâcheté, au manque.
Nous croirons que toutes choses doivent être détruites.
Nous croirons au sang, au sperme, à l’urine : gloire de l’excrémentiel. Nous croirons à la fin de l’humain.
Nous y élèverons des autels dans le confort de nos intérieurs.