Tapages, c'est les attardés de l'avant-garde. Tapages, c'est du réchauffé, parce que la cuisine c'est pas notre truc. Tapages, c'est ceux qui croient qu'on a encore un corps en état de fonctionner. Tapages, c'est ceux qui pensent que le poème est un corps en action.
Déserter et la langue et la terre, les dunes le sable et ces voix qui emplissent
la bouche. Déserter toujours Tarik sait qu’il s’agit de déserter, partir, rendre les armes comme chacun doit rendre les armes à vingt-cinq ans, et seulement avancer, déserter. Vivre si loin mais
vivre. Devenir le chemin. Faire confiance au nom. Déserter le souvenir, déserter la guerre qui depuis des années. _____________________ Tarik est perdu il a ________________
_______ vingt-cinq ans _________ il a déserté ______________
___ et _____________ le souvenir ________________________
sous le sable le père la _____________ mère _______________
_________________________ les ________________________
_____________ sourire // voix // bouches
angles étranges
balles // bombes // obus
seulement les
dunes le
sable
la guerre
Tarik a vingt-cinq ans, il est jeune, il est égaré. Tarik a vingt-cinq ans il est
perdu et à vingt-cinq ans, il faut déserter. Seulement habiter la frontière, la limite. La faille. Tarik a un nom et ce nom, ses parents, chemin première étoile, le lui ont confié comme
on confie _______________
___________________________ un égarement.
Tarik a vingt-cinq ans, cela fait cinquante ans que Tarik a vingt-cinq ans, peut-être des siècles et des silences. Tarik a vingt-cinq ans, il a connu la dislocation des corps. La combustion des chairs. La fracture des os. Mais à la mort Tarik a toujours opposé le rire. Car c’est bien la seule protection, le seul chemin contre et vers l’inévitable désastre. Tarik a raison, rien n’est plus drôle que ce monde bien délimité, bien découpé, bien organisé et pourtant sens dessus dessous.