Tapages, c'est les attardés de l'avant-garde. Tapages, c'est du réchauffé, parce que la cuisine c'est pas notre truc. Tapages, c'est ceux qui croient qu'on a encore un corps en état de fonctionner. Tapages, c'est ceux qui pensent que le poème est un corps en action.
se briser contre les murs, disloquer les : maçonneries de chairs ici, plus avant tomber, plus en-dessous que vivre, chaque respiration amorcée chaque. ici les fusils, bombes, mitraillettes, molotov, et cette façon plus qu’ancestrale, plus qu’industrielle, de mourir. les barbelés non pas, mais. à l’intérieur de vous ici. les barbelés. ça va malgré le déchirement, l’emprisonnement et : cet empressement, à se joindre à. la terre cet : empressement. à devenir la jachère de.
ici inventer la gravité, quelque part la pourriture inventer la chute, puis le sang, et cette étrange façon d’avancer ici. toujours la boue, à bras-le-corps nos visages selon le froid, la pluie, et le temps qui ne passe pas martèle, burine, ravine. ici nous camouflons nos os nous habitons, le désastre et ces champs de caillasses. vous apprenez à vivre, entre les débris les ruines et, cette étrange volonté : de disparaître oui. de se fondre dans le chaos, de se fondre le sol et le silence malgré tout. nous inventons : la légèreté du corps chaque jour. la légèreté même la pierre, au plus tellurique de la langue. ici, ça va.