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Tapages, c'est les attardés de l'avant-garde. Tapages, c'est du réchauffé, parce que la cuisine c'est pas notre truc. Tapages, c'est ceux qui croient qu'on a encore un corps en état de fonctionner. Tapages, c'est ceux qui pensent que le poème est un corps en action.

Echos, de Yannick Torlini

Passe encore un peu pourtant passe mortier de nos vies à

l’emporte-pièce passe ni quoi mais pourtant : une passerelle

même et le peu de voix qui s’échappe par tous les pores partout

dorénavant passe un terreau de sons pris dans la nasse même

de la langue la joue gonflée d’un résidu d’air substitut passe

condition du peu : passe

 

 

***

 

 

 

Palpite tout de même du peu : le cœur encore mais pris dans

l’étoffe de nos habits d’espace passe et demeure seulement

le geste seul : vivre mais encore peu ni même c’est toujours

plus que nous et nos fantômes de voix de gorge et de langue :

parole jusqu’à la lisière du corps et plus très loin

 

 

 

***

 

 

 

Nous dans le presque des jours nus nous

dans les fondations de nos quasi-présences nous

mêmes fichés dans la trame temps de glu encore

sans le pas qui joint à quoi encore à quoi bon

nos corps en retard dans la vie épileptique sans

chemin sans quoi passe-passe des existences dans

l’impasse d’être une voix nous encore mais

sables de bouche dans le sablier de maintenant

 

 

 

***

 

 

 

Comment vivre en palimpseste sans sol ni langue ni

comment mais faut-il toujours tendre vers l’absence

de mots la bouche emplie de graviers face à la mer

faut-il la vie palimpseste sans sel de nos jours et déjà

les voix se confondent sans rien dire je ne m’appartiens

plus je ne m’appartiens ni rien

 

 

 

***

 

 

 

Je n’ai qu’un hiver de déraison pour emplir le vide

de ma fenêtre qui crache ses lames de nuit partout je

ne suis que le cycle de l’invivable vue pour se taire jusque

invisible insaisissable insolence tout est un alors

que je suis deux perdu dans un corps incarné

infecté de vie même dans la plus faible bouchée d’air

irrespirable pas même un son à envier au silence du corps pas même

 

 

 

 

 

Yannick Torlini

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C
<br /> Oh, j'allais oublier : les " bonz à rien"... c'est hype côté autrichien, vous y avez pensé ?....bon, y'a pas non plus de confusion possible !<br /> <br /> <br />
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C
<br /> " je ne m'appartiens ni rien..." Superbe !<br /> Tu continues à creuser un sillon foutrement fertile, Yannick !<br /> Je suis heureuse pour toi.<br /> <br /> Coline<br /> <br /> <br />
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C
<br /> La vie est un cheval sauvage ...et les mots se doivent d'être libres, n'est- ce pas , Yannick ? J'aime beaucoup ces textes, ils me renvoirent des images décalées et qui me plaisent ...A bientôt !<br /> Carine-LAure Desguin<br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Merci Carine-Laure ! Tout ça n'est que le début (je l'espère) d'un vaste bordel poétique. N'hésite pas à t'inscrire à la newsletter pour suivre le chantier !<br /> <br /> <br /> à bientôt.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> yannick<br /> <br /> <br /> <br />