Tapages, c'est les attardés de l'avant-garde. Tapages, c'est du réchauffé, parce que la cuisine c'est pas notre truc. Tapages, c'est ceux qui croient qu'on a encore un corps en état de fonctionner. Tapages, c'est ceux qui pensent que le poème est un corps en action.
[ comment nous ; le sable ]
dans le soir à terrer ce désert comment nous le sable et plus rien que le désastre plus rien que nous à terrer dans le soir la peur et le vide que nous [ ] à terrer à saisir nos mains de ne plus voir (la nuit la peur) à saisir nos mains de déserter comment dans le sable nous pelletées après pelletées le silence le sable
[ cette violence ; déserter ]
nos langues dans le sable nos langues de ne plus voir [ ] cette nuit instants après instants nos langues (dans ; dans) (nous n’avons-nous) [ ] dent après dent après grain après grain cette nuit comment le désert la nuit comment [ ] la guerre déserter cette violence du fond du corps du fond du [ ] vivre cette violence enfin dans nos (dire/parler/ressembler/rassembler) cette violence [ ] pourtant : nous n’avons jamais eu peur jamais eu ni hier ni [ ] maintenant jamais
[ croire le fracas ; se rassembler/ressembler ]
plus jamais ni hier jamais plus cet affaissement des mondes cet écroulement du corps à croire [ ] que le fracas lorsque tout absolument tout (et la peur) à croire se disloque [ ] à croire que le fracas et nos devenirs à rassembler/ressembler (se)
[ à croire que ; au fond jamais ]
lorsque la nuit dans notre dos et nos attentes [ ] la nuit dans notre dos venue lorsque la nuit à croire que [ ] ces histoires de peur (venue pas venue) ces histoires de [ ] désespoirs du fond du corps (de désespoirs) au fond du corps jamais (plus la peur plus) à croire que d’autres désastres d’autres guettent à croire que le monde reste (encore) à trouer
[ ce monde ; le regard ]
ce monde à blanchir nos os ce monde à [ ] trouer ce qu’il nous reste de regard ce monde enfin (la peur nous/noue/l’angoisse) à croire que nous avons par trop accepté [ ] par trop ce monde de ne plus voir et trop accepté [ ] le sable la terre et la peur de cette nuit qui nous traverse (le visage le ; regard ; ce monde)
[ à croire que ; à regretter le ]
lorsque quelque chose s’est éteint dans le soupir quelque chose à croire que la nuit était plus loin que la nuit quelque chose éteint dans notre dos (cette peur nous cette peur n’avons) à regretter le jour où la lumière a cessé où les branches ont tressé les ombres à regretter le jour à croire que [ ] plus rien ne viendra/voudra